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Journal neutrino38's Journal: Bouddhisme engagé et actions justes - partie 1 - pourquoi agir ?

Préambule : tout ce qui suit ne peut pas Ãtre considéré comme enseignement. Il s'agit simplement de réflexions personelles sur la vie en générale et sur ma compréhension limitée du Dharma. Je suis un simple pratiquant et je m'excuse par avance des erreurs et imprécisions qui pourraient figurer dans ce texte.

La Voie (le Dharma) nous propose un chemin pour faire cesser la souffrance. C'est la quatriÃme noble vérité. Il s'agit d'apprendre à ne plus Ãtre atteint par la souffrance par un entraînement de l'esprit essentiellement basé sur la méditation. Une des caractéristique de la méditation et le "lÃcher prise" et le "non-agir" qui permet d'acquérir un calme intérieur et une lucidité mais aussi d'échapper progressivement à la loi des causes et conséquences (karma).

A force d'entrainement, la réalisation permet aux Bouddhas de se libérer de la vie ordinaire (samsara). Logiquement, un Ãtre réalisé serait incapable d'action, totalement transparent et heureux car la moindre de ses actions le re-lierait inévitablement au samsara et ses conséquences. On pourrait donc croire que la Voie nous enjoint à nous détacher du monde. Il n'en est rien car on tomberait alors dans l'indifférence qui l'un des trois poisons, causes de la souffrance.

Comment comprendre alors les mots d'action éveillée (ou juste), accomplies et bouddhisme engagé ?

La premiÃre observation est que le chemin de certains pratiquants consiste à s'en tenir exclusivement à l'entrainement par la méditation dans un cercle de pratique (sangha), de débarasser leur vie du superflu et de se tenir à l'écart des tentations. C'est le chemin proposé par la Voie des Anciens (Theravada). Cela conduit parfois à ce qu'un grand cercle de laÃques soutiennent matériellement financiÃrement, avec beaucoup de dévotion et de révérence, un sangha de moines qui, dégagés des obligations matérielles, cherchent par la pratique la réalisation à l'écart du monde. C'est la pratique ou la vie ordinaire mais pas les deux.

Ce chemin-là nous livre deux enseignements trÃs précieux :

  1. il faut commencer par faire le ménage chez soi avant toute chose. Vouloir sauver le monde en n'étant pas bien dans ses baskets est illusoire. Si l'on est en grande souffrance soit-mÃme, on doit d'abord s'occuper de soi. Sinon, on risque de "contaminer" ses propres actions à cause d'une vue faussée par notre propre souffrance.
  2. Au moment de mourir, on perd tout. Il faut savoir se dépouiller de ses biens et ses réussites avant de souffrir de leur attachement. Quelque que soit la noblesse et/ou la réussite dans nos actions, il nous faudra laisser cela derrirÃre nous.

Pourquoi agir alors ? Comment agir ?

Certains pratiquants ne se satisfont pas de cette démarche de réalisation centrée sur une Sangha. Cela choque notre sens de la justice et du bien commun. Pour ceux là (dont je fais partie), une pratique spirituelle ne peut Ãtre séparée de l'amélioration de la société. La Voie du Grand Véhicule (Mahayana) propose précisément de qu'une fois avoir acquis une certaine stabilité soi-mÃme, on commence à s'occuper des autre avec le but de soulager puis de supprimer la souffrance pour tous les vivants. Objectif immense à tel point qu'un de mes enseignants l'appelle Le Véhicule Démesuré.

Ce chemin nous propose une nouvelle figure : le boddhisatva. Si nous comparons la vie ordinaire à un labyrinthe, un Bouddha est un Ãtre qui a trouvé l'unique sortie. Il qui se tient au seuil et transmets ses instructions à ceux qui lui sont proches (ses disciples). Eux-mÃme
transmettent à leur tour aux gens un peu plus loin. Le bouddha ne peut bouger et sa mort est sa sortie définitive de labyrinthe.

Le bodhisattva est au seuil de la réalisation mais il garde un pied dans la vie ordinaire. Dans le labyrinthe, le bodhisattva a également trouvé la sortie mais il replonger volontairement pour guider des personnes plus loin en leur tenant la main ... quitte à se perdre à nouveau.. Il déploie son activité dite "éveillée" à l'intention de tous. Mieux il fait de l'action vers les autres son propre chemin d'éveil.

Pourquoi agit-il ? Car il a vaincu les voiles de l'indifférence et que sa clarté de vue va lui permettre de voir oà sont les vrais nécessités mais également d'évaluer instinctivement les conséquences des actions.

TrÃs trÃs inspirant! Je suis inspiré en tout cas et me considÃre comme aspirant bodhisattva. Le mot bouddhiste engagé est pour moi la traduction correcte d'aspirant boddhisattva. Quoi de plus inspirant que de voir Thich Nhat Anh faire la navette entre les vietnamien est les franÃais pendant la guerre du Vietnam ou l'actuel Dalai Lama - qui se dit simple moine refuser la violence et demander l'autonomie du Tibet. Mais plus encore, le fait de savoir qu'il existe un moyen d'agir à la fois pour son bien et celui des autres, concrÃtement et au quotidien est un puissant moteur dans ma vie.

Facile à dire ... mais comment fait-on concrÃtement ?

Suite au prochain épisode. En attendant, que tout vous soit propice.

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Bouddhisme engagé et actions justes - partie 1 - pourquoi agir ?

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Without life, Biology itself would be impossible.

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